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Gilets jaunes : mercredi 23 janvier 2019


Gilets jaunes : mercredi 23 janvier 2019

Wikinews
23 janvier 2019


23 janvier 2019. – Cette journée des « Gilets jaunes » du mercredi 23 janvier 2019 est la 68ème journée qui fait suite à la journée du 22 janvier, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

A-t-on multiplié les contrôles à la jumelle au fur et à mesure que les radars sont détruits ? Aucune consigne n’a été passée au niveau national, indique-t-on à la gendarmerie. Ce qui n’empêche pas des compagnies à l’échelon local d’initier des contrôles vitesse. Même son de cloche à la Police nationale. Les forces de l’ordre sont occupées par les Gilets jaunes . Multiplier les képis sur le bord des routes n’est pas la meilleure façon de calmer la colère populaire, ni celle de l'animateur sur RMC, Eric Brunet qui s'est indigné qu'il y a des petites vieilles qui vont payer 80 patates pour financer les 2000 radars endommagés. Ta gueule la violence.

Auteur des « Radars et nous », Fabrice Hamelin maître de conférences en sciences politiques à l’université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne (Upec) a demandé qu'on répare ou remplace « les radars détériorés y compris par des flasheurs embarqués dans des voitures banalisées ».

Sur le site radars.securite-routiere.gouv.fr, il est possible de visualiser instantanément le nombre de radars en fonction dans chaque région.

Pour le site internet Caradisiac, le manque à gagner fiscal, ajouté au coût des réparations, « crée un lien de cause à effet imparable : les radars sont là pour récolter de l'argent » et pas pour la sécurité qui sert d’alibi du « racket fiscal » de l'État.

Vers 7h, à Hambach, une cinquantaine de gendarmes a expulsé la dizaine de Gilets jaunes du rond-point. Leurs cabanons ont été rasé.

À Lorient, vers 7h00, des professionnels du bâtiment et des entrepreneurs agricoles, rejoints par des Gilets jaunes, ont bloqué un dépôt pétrolier.

Vers 8h, à Ennery, une douzaine de gendarmes ont expulsé les Gilets jaunes du rond-point Garolor. Leur cabanon a été rasé par les agents de Rives de Moselle. Trois bennes de 30 m³ de déchets divers ont été remplies.

Au matin, à Bellac, Gilets jaunes et syndicats sont revenus bloquer le centre de tri postal mais menacés d'être délogés par les forces de l'ordre qui ont reçu l'autorisation hier, et la direction ayant acceptée de recevoir les syndicats vendredi prochain, les Gilets jaunes et syndicats ont décidé la suspension provisoire du blocage. L'issue de la rencontre déterminera si le maintient ou non de la grève prévue lundi 28 janvier.

À La Ciotat, au rond-point proche de la sortie de l'autoroute A50, un Gilet jaune a frappé un policier et s'est fait interpeller.

Selon un sondage OpinionWay pour LCI, 56% (=) des Français soutiennent toujours les Gilets jaunes.

Le sondage Elabe pour BFMTV, indique que La République en Marche / MoDem emporterait 22.5% des intentions, le Rassemblement national 17.5% et une liste Gilets jaunes 13%.

La Gilet jaune Ingrid Levavasseur a pris la tête d'une liste de dix personnes en vue de constituer une liste complète de 79 candidats pour les élections européennes, le RIC (Ralliement d'initiative citoyenne), avec :

  • 1) la Pont-de-l'Archoise Ingrid Levavasseur, 31 ans, aide-soignante, mère de deux enfants;
  • 2) le Montargois Côme Dunis, commercial de 29 ans;
  • 3) la Montargoise Myriam Clément, comptable, 41 ans;
  • 4) Frederic Mestdjian;
  • 5) la Seine-et-Marnaise Brigitte Lapeyronie, 50 ans, syndicaliste et conseillère municipale sans étiquette (ancienne membre du conseil national de l'UDI);
  • 6) le Montargoise Ayouba Sow, cariste, 41 ans, l’un des organisateurs de la conférence à La Provence;
  • 7) Agnès Cordier, 45 ans, gestionnaire, fonction publique;
  • 8) Marc Doyer, directeur commercial de 53 ans, ex-membre du bureau départemental de l'Oise de LREM et ex candidat aux législatives;
  • 9) Barbara Turini, 46 ans;
  • 10) le Mareschois Geoffrey Denis, fonctionnaire territorial de 38 ans.


  • La cagnotte mise en place par le Lyonnais Hayk Shahinyan, directeur de campagne de la liste et ancien des jeunes du PS, a rapporté 90.000 euros, encore trop loin des 700 000 pour lancer une campagne européennes, ce qui l'oblige à se tourner vers les municipales en 2020.

    Je ne suis pas sûr que cette liste "soit une bonne idée" a estimé le Toulousain Benjamin Cauchy, car tout le spectre politique y est présent : LR, LaREM, PS ou Dupont-Aignan.

    Au micro d'Europe 1, la Bretonne Jacline Mouraud aimerait « demander à Éric Drouet et Maxime Nicolle quelles sont leurs intentions réelles à convoquer des manifestations tous les samedis ». Depuis qu’elle a créé son nouveau parti, "Les Émergents", une partie de ses soutiens lui a tourné le dos, en lui reprochant d’être plus sur les plateaux télé que sur les ronds-points.

    Dans une vidéo publiée ce soir, Breton Maxime Nicolle (alias Fly rider) a dénoncé : « Ingrid a trahi, Hayk a menti ». "Les européennes, c'est rester dans le système". "Je ne sais pas qui t'a acheté Ingrid, je ne sais pas qui t'as donné quoi que ce soit ou qui t'as vendu du rêve. Ce que je vois c'est que tu es en train de trahir des dizaines, des centaines, des milliers de personnes qui avaient confiance en toi. Tu es en train de leur mettre une carotte!". "Vous êtes en train de vous foutre de la gueule de je ne sais combien de personne. Des opportunistes [...]", a-t-il tempêté dans une vidéo titrée : "Annonce d'une liste des traîtres Ingrid Levavasseur et Haik Shahinyan Ex GJ aux élections". Face caméra via une vidéo Live, le Gilet jaune breton s'est adressé au porte-parole Hayk Shahinyan: "Hayk, j'ai parlé avec toi. Je t'ai dit que je ne serais pas politisé. La politique, c'est de la connerie. Toi aussi tu m'as menti et toi aussi tu as menti à toutes les personnes à qui tu vendais du rêve depuis je ne sais pas combien de semaines sur les plateaux de télé".

    À un sondage publié sur la page du groupe d'Eric Drouet, une écrasante majorité (95 %) s'est prononcée pour la rédaction d'un communiqué signifiant que la liste aux européennes d'Ingrid Levavasseur et d'autres Gilets jaunes ne représente pas le mouvement".

    Les Gilets jaunes n'ont pas apprécié les "rumeurs nauséabondes" colportées selon eux par Benjamin Griveaux sur le mouvement et ont envoyé un communiqué au HuffPost, annonçant qu'ils ne déclareraient pas la manifestation de samedi à Paris et qu’il n’y aurait pas de service d’ordre. "Vous jetez de l'huile sur le feu", ont dénoncé les organisateurs. "Vous vous permettez de citer des propos hors contexte de Monsieur Drouet et Monsieur Nicolle, qui rappelons-le, ne sont ni des professionnels de la politique, ni des communicants, pour les accuser et NOUS accuser par la même occasion de chercher à renverser la République et ses institutions", fustigent les Gilets jaunes auteurs du communiqué. "Manifester à Paris avec une autorisation de la préfecture de police de Paris ferait donc de nous des factieux et des séditieux?", ont ils interrogé.

    L'un des déclarants des dernières manifestations à Paris, Faouzi Lellouche, a regretté auprès du HuffPost que Benjamin Griveaux "crée de la division", alors que les dernières mobilisations parisiennes, déclarées et encadrées, se sont déroulées dans une ambiance bien plus calme que les précédentes.

    Le membre du service de sécurité Sergei Munier compte bien revenir à Paris, sans brassard blanc, mais peut-être avec ses insignes paramilitaires. Son profil singulier ne dérange pas les organisateurs du service de sécurité : “tout ce qu’il s’est passé avant, on s’en fout. Il y a qui chez les Gilets jaunes ? Ça va de l'extrême droite à l'extrême gauche et tout ce qu’il y a au milieu”, affirme Naja Benfarhat, membre du service d’ordre des Gilets jaunes à Paris.

    Ce matin, invité de "Bourdin Direct" sur RMC, Olivier Besancenot a affirmé se joindre à la grève du 5 février car « jusqu’à présent, on avait un mouvement syndical et les Gilets jaunes qui se regardaient un peu en chien de faïence. Là il y a un geste qui a été fait du côté des Gilets jaunes c’est le moment de la convergence ». Le porte-parole du NPA a été rejoint par le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon : « Je joins mon soutien à ces appels. » Jusqu’à présent, syndicats et Gilets jaunes n’ont jamais manifesté ensemble dans la rue. L’appel du 5 février pourrait marquer un tournant.

    À Nogent-le-Rotrou, si dans un premier temps les syndicats semblaient ne pas avoir la sympathie du mouvement des Gilets jaunes, il n’en est plus rien : un appel commun à manifester a été lancé par les cégétistes et les Gilets jaunes de Nogent-le-Rotrou pour samedi 26 janvier.

    À Nantes, trois syndicats et les Gilets jaunes appellent à manifester samedi prochain : une première depuis le début du mouvement. Le syndicaliste Jean Brunacci n'avait participé qu'à trois manifs des Gilets jaunes.

    À Lisieux, la CGT veut que « les Gilets jaunes du samedi deviennent des gilets rouges le lundi ».

    À Perpignan, le tribunal a placé sous mandat de dépôt (détention) un jeune Gilet jaune pour avoir lancé des projectiles sur les gendarmes le 22 décembre au Boulou.

    À Bernay, les Gilets jaunes se sont mobilisés devant le Centre des finances publiques.

    À Paris, Corinne Lepage, avocate, présidente de Cap21/Le Rassemblement citoyen, a dénoncé le comportement fascisant chez certains Gilets jaunes.

    Vers midi, à Perpignan, brandissant une banderole "Non à la criminalisation de l'action citoyenne, politique et syndicale ", une quarantaine de Gilets jaunes, syndicats et membres de partis politiques (Parti communiste, Nouveau parti anticapitaliste) ont manifesté "pour lutter contre les violences quelles qu'elles soient, mais surtout contre celles faites aux citoyens qui manifestent" et contre la "répression policière et judiciaire" : "Que le peuple ne soit pas privé de la parole", "Contre le mouvement répressif qui se prépare", "Amnistie pour les Gilets jaunes", "Pour une justice sociale et pour l'égalité".

    À La Roche-sur-Yon, les Gilets jaunes ont affiché leur soutien aux blessés en plantant des pancartes sur les ronds-points de La Roche-sur-Yon.

    À Avignon, le groupe de “Gilets jaunes” vient d’obtenir "l’autorisation de la municipalité de se réunir à la maison Manon ", place des Carmes.

    À Cognac, cinq Gilets jaunes ont créé l'association « Initiative Citoyenne Cognac » pour construire des propositions.

    À Montauban, Christophe Torrent et d'autres Gilets jaunes ont créé une webradio « Webradio GJ 82 », la webradio des "Gilets jaunes" du Tarn-et-Garonne : «Pas de censure, ni insulte». À écouter sur www.listen.radioking.com/radio/192076/stream/234379 qui émet depuis aujourd'hui dans un local prêté par la mairie de Montauban.

    Ce soir, à Brest, l’équipe de la tournée solidaire des Gilets jaunes a préparé un dîner pour les sans-abri.

    Le soir, à Pontoise, Eric Drouet et 200 Gilets jaunes du Val-d’Oise se sont réunis au Dôme. Ils ont élu deux porte-voix : Laëtitia Dewalle et Largo Farouk, agent en contrat précaire de la ville de Sarcelles.

    Vers 18 h 30, à Montélimar, entouré de deux militaires, le patron de la brigade de gendarmerie est venu à la rencontre de la trentaine de Gilets jaunes mobilisés devant la grille de la gendarmerie. Aux cris de « libérez-les », ou de « répression, dictature ! », ils ont protesté contre les arrestations et perquisition de plusieurs Gilets jaunes, au petit matin, à leur domicile comme s’il était terroriste. Les Gilets jaunes ont commencé à se disperser vers 19 h 30, sous l’œil d’une patrouille de police nationale.

    Le soir, à Neuvy-Pailloux (Indre), une dizaine de Gilets jaunes, dont Sylvain Baron, se sont rendus devant une base militaire afin de remettre une lettre demandant l'intervention de l'armée pour "neutraliser ou mettre en fuite" Emmanuel Macron. Malgré leur échec, les signataires de la lettre ont dit vouloir remettre cette lettre à d'autres colonels, notamment en Aquitaine, en Bretagne et dans le sud-est de la France et qu'en attendant, que les "pouvoirs soient confiés à Gérard Larcher, président du Sénat".

    Vers 19h à Saran (Loiret), les Gilets jaunes ont mené pendant deux heures, une action péage gratuit à Saran et sept autres péages du Loiret : Meung-sur-Loire, Orléans La Source, Orléans centre, Saran, Pithiviers, Courtenay, Montargis et Sens. Gendarmes et policiers sont intervenus, demandant aux manifestants de quitter les lieux. Les manifestants ont rapidement été délogés par les gendarmes. Au bout d'une demi-heure seulement à Saran et au bout d'environ deux heures dans tous les autres lieux.

    Vers 19h46, dans l'émission Punchline sur Cnews Marine LePen a affirmé que « Marlène Schiappa, quand c'est les autres femmes qui sont attaquées ça ne l'intéresse pas beaucoup, en tout cas quand elles ne sont pas de son camps. Pour Charlotte d'Ornellas par exemple je n'ai pas entendu Marlène Shiappa. J'ai toute une série d'autres exemples comme ça où Marlène Schiapa a l'indignation sélective ». En politique on dit « être et durer ».

    Vers 20h00, sur France 5, Michel Onfray s’est exprimé dans l’émission C à vous, présentée par Anne Elisabeth Lemoine à propos des Gilets jaunes : la vie est constitué d'une espèce de valet de larme, ne pas gagner grand chose, à être exploité, à être humilié, a s'entendre dire vous aller payer et encore plus chère, à qui on ne donne ni dignité ni grandeur, ni existence, à qui on dit vous allez pouvoir voter de temps en temps mais il va falloir bien voter, il va falloir bien voter, mais vous allez pouvoir voter sur ce traité donc on va vous faire avaler ce traité et qui se font traité de nazis, d'antisémite, d'homophobe et de raciste.

    Dans Le Figaro, Christophe Assens docteur en sciences de gestion et professeur à l'Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, a affirmé que une partie des citoyens se sent exclue dans la société en raison du déclassement professionnel et de l'éloignement des métropoles. « La crise des Gilets jaunes apparaît comme une manifestation d'un malaise dans notre société, où le bien-être matériel ne peut pas constituer la seule réponse au besoin d'exister ».

    À Belfort des Gilets jaunes pacifiques ont créé les "Foulards jaunes" mouvement prônant le pacifisme, car contrairement à Jean-Pierre Saugeon qui estime qu'être pacifique n'obtient rien, Dylan Plait, le président des Foulards jaunes estime que casser une voiture ou un magasin de va rien apporter.

    D'après le hacker français Baptiste Robert (Elliot Alderson sur Twitter) la section "vrais chiffres" de l'application "GJ-France" qui permet le comptage des Gilets jaunes, a une faille qui permet de modifier le comptage. En attendant, et après le signalement d'Elliot Alderson, "GJ-France" reste en maintenance.

    Dans le journal Actu.fr, des membres de l’Observatoire toulousain des pratiques policières ont affirmé que « les autorités ne disent pas tout et seraient même à la source des violences ». L’avocate Claire Dujardin y voit une « volonté de mutiler, de faire mal ». Le sociologue Daniel Welzer-Lang a affirmé que le nombre de blessés dépend de l’attitude des forces de l’ordre sur le terrain. Parce qu’il y avait des tirs de peinture jaune sans réel violence sur les policiers, ils ont répondu par des tirs de flashball très violents. C’est démesuré comme réponse. Ce sont les gaz lacrymogènes qui mettent le feu aux poudres et suscite une escalade de la violence, puis l'explosion des vitrines. Jean-François Mignard a affirmé que les « baqueux » ne sont pas assez formés et surdotés d’armes dangereuses.

    D'après Le Canard enchaîné le ministère de l’Intérieur a demandé un « fichage qui ne dit pas son nom » de Gilets jaunes : identité complète (pseudo inclus), photographie, numéros de téléphone, adresse, profession, type de véhicule et immatriculation, « antécédents et procédures judiciaires », « influence et activité sur les réseaux sociaux », « implication associative et médiatique », les « liens avec des éléments ou mouvements radicaux », ainsi que le « financement » du mouvement doivent être renseignés.

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